La France en feu !


Rédigé par le Dimanche 2 Juillet 2023

Un jeune homme de 17 ans, Naël, se fait abattre au volant d’une luxueuse voiture, le 27 juin à Nanterre, d’une balle tirée par un policier, après un refus d’obtempérer et ce sont les zones périurbaines de plusieurs villes de France qui ont sombré dans le chaos.



La France a mal à ses banlieues.

C’est dans ces zones périphériques des grandes agglomérations urbaines où sont parquées les populations d’origines maghrébine et subsaharienne, français de nationalité, toutefois déchirées par une grave crise identitaire.

Ces populations, mal intégrées au tissu social français, servent de réservoir électoral à une gauche bourgeoise en rupture avec la France profonde, celle des gilets jaunes, mais elles ne récoltent, en contrepartie, que mépris.

Nombre d’officiers de police et de la gendarmerie à la retraite, qui ne sont donc plus tenus par le devoir de réserve, alertent depuis plusieurs années sur la dégradation de la situation sécuritaire dans les banlieues françaises, devenues avec le temps des zones de non-droit où les forces de l’ordre peinent à faire respecter la loi.

Les raisons de la colère

Les Français d’origines maghrébine et subsaharienne se plaignent, pour leur part, du racisme à l’embauche, réduisant à néant le principe d’égalité des chances. Outre le délit de faciès, qui fait qu’ils sont plus souvent contrôlés par la police que les Français de souche et moins bien traités.
 
Un ségrégationnisme qui ne manque pas de nourrir haines et frustrations, les ingrédients d’une instabilité qui n’attendait que l’opportunité pour exploser à la face d’une élite politique française aussi incompétente qu’hypocrite.

Le président français, Emmanuel Macron, est sûrement le plus mal-aimé de toute l’histoire de la Vème république.

Il est parvenu à dresser contre lui d’abord les Français aux revenus modestes, dans ce qui est resté célèbre sous le nom de « révolte des gilets jaunes ».

Pour ces petites gens, vivant essentiellement dans les petites agglomérations françaises et obligés de se déplacer en voiture pour aller travailler, toute taxation du carburant automobile, qui se traduit par une hausse des prix, est un coup dur à leur fragile pouvoir d’achat.

Ensuite, ce fut le tour des fonctionnaires et employés de battre le pavé pour manifester leur indignation, quand Macron a fait adopter, au forceps, la réforme des retraites.
 
Il est devenu difficile, après le passage en force de cette décision impopulaire, de parler encore de démocratie en France.

Et maintenant, ce sont les populations d’origine immigrée, peuplant les banlieues, qui ont laissé exploser leur colère, suite à la mort de l’un des leurs, tué par la police.

Un régime à la dérive

A l’exception des bobos de gauche, culturellement « éveillés » et foncièrement globalistes, il est possible d’avancer que le président Macron a perdu le soutien de larges franges de la société française. Son mandat court, néanmoins, encore quatre autres années.

Les médias français, à la solde de l’oligarchie, ne savent plus quel discours tenir face à cette jacquerie des jeunes issus de l’immigration, sans laisser penser qu’ils se sont convertis aux idées « nauséabondes » défendues par les mouvements politiques d’extrême droite.

Le mal dont souffre la France est, bien sûr, bien plus profond. L’adoption de la monnaie unique européenne, l’euro, il y a vingt et un ans, a accéléré sa désindustrialisation.

Comme la politique économique des Etats membres de l’Union européenne est tracée par les eurocrates (non-élus) de Bruxelles, la marge de manœuvre de Paris est trop étroite pour espérer redresser la barre.

De fait, il s’agit d’un processus de désintégration multiforme des fondements de la puissance, du poids et de l’image de marque de la France. Il a été entamé, en 2009, avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, adopté en 2007, transmettant une partie de la compétence des Etats membres à la bureaucratie bruxelloise.

Il est à rappeler que ledit Traité de Lisbonne n’a fait que reprendre l’essentiel des articles du Traité de Rome, élaboré en 2004, qui devait instituer une Constitution européenne, mais qui avait été rejeté par les Français, par référendum, en 2005.

Image ternie

En 2009, la France a réintégré le Commandement intégré de l’Otan, sur initiative de l’ex-président Nicolas Sarkozy, aliénant de fait sa politique étrangère et de défense à celle des Etats-Unis.

Paris n’en a pas moins poursuivi ses basses manœuvres « géopolitiques » dans sa zone d’influence en Afrique. Lassés, les pays du pré-carré africain de la France ont commencé à se retourner, l’un après l’autre, contre elle, sonnant le glas de la Françafrique, comme a fini par le reconnaître le président Macron.

Moscou en a aussitôt profité pour la remplacer auprès des Etats africains déstabilisés par le terrorisme et en quête de soutien militaire pour ramener l’ordre et la sécurité sur leurs territoires.
     
Narquois, les Russes affichent, sur les réseaux sociaux, des photos et vidéos des récentes scènes de chaos en France et s’amusent à préciser que ces événements ne se déroulent pas à Moscou, qui aurait été prise d’assaut par les mercenaires de Wagner.

Tel Néron regardant Rome brûler en jouant de la harpe, le président Macron a passé la première soirée des émeutes en France à se divertir lors d’un concert du chanteur britannique Elton John.
 
Tout le monde se pose des questions sur les conditions dans lesquels devraient se dérouler les Jeux Olympiques de 2024, que Paris est censée accueillir.




Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 2 Juillet 2023
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